Oh, j'avais bien entendu (et vu, par une petite visite) la dispute entre Cassiopée, le loup Cœur de Cendre, et la pauvre petite Kléa qui restait là, pétrifiée.
J'avais anéanti les Âmes. Elles étaient loin, désormais. Enfin, j'espérais. Je me sentais plus forte, à présent, et j'avais retrouvé toute ma mémoire.
Le clan des Athéniens n'était pas vraiment uni ! Et j'étais venu ici justement pour raffermir les liens avec Tayris. Préparer de nouveaux plans. Il fallait que j'arrête de l'envisager sous... tous les angles. Or, nous n'avions même pas fixé de rendez-vous, comment pouvais-je être sûre qu'il viendrait ?
- Tayris ? appelai-je sereinement.
Il me pressait de le voir pour discuter un peu de tout cela...
Mais finalement, il s'avérait qu'il s'était absenté. Bah.
En tout cas, je me demande bien comment la pauvre Kléa va gérer ça. Bon, j'essaierai de me montrer compréhensive.

Kléa était sur ses gardes. Tout ses sens étaient en alerte.
Le moindre bruit la faisait sursauter, un souffle de vent la faisait se retourner...
Elle n'avait pas sa place ici.

Finalement, la renarde arriva en vue du terrain Arrézien.
Elle déglutit et avança prudemment.

-Il y a quelqu'un? Demanda-t-elle en tâchant de paraître sûre d'elle. Lu...Luna ?

La renarde vit la panthère des neiges un peu plus loin. Elle ne savait pas si elle pouvait s'approcher d'avantage sans risquer de se faire attaquer. Les Âmes Bleues devaient toujours être en possession de l'esprit de Luna et Kléa n'était pas en état de se battre.

Alors que j'attendais toujours Tayris, Kléa arriva. Elle me regardait d'un air anxieux. Je devinais qu'elle pensait que j'étais encore sous la possession des Âmes.
La présence d'un ennemi fit gonfler ma queue, mais je n'avais pas vraiment envie de me livrer à un combat.
- Alors, Kléa, lançai-je d'un ton taquin, on a de petits problèmes de cœur ? Il pourrait être ton grand-père, le petit Cendrier. Bah, moi ça ne m'est jamais arrivé.
Tayris... pendant un moment j'avais cru... mais non.

Lorsque la voix de Luna s’éleva, tout les doutes de la renarde s'envolèrent.
Les Âmes Bleues n'étaient plus dans l'esprit de la panthère.

-Ah, tu nous as entendu... répondit-elle honteuse. 

Kléa regarda autour d'elle afin d'être sûre qu'elles étaient seules et s'assit. Elle garda une distance de sécurité avec Luna, tout de même.

-Vraiment? Tu crois ?

Bien que Luna soit une ennemie, elle ne se sentait pas vraiment en danger avec elle, et la panthère semblait être de bons conseils.

-Tu penses vraiment qu'il est trop....vieux ? demandais-je en hésitant sur le dernier mot. Est-ce que c'est vraiment important ?

Pour dire la vérité, Kléa était perturbée par les récents événements. Elle appréciait Cœur de Cendre mais était-ce une bonne chose ?

Alors que Cœur de Cendre commençait à apercevoir une silhouette rousse parmi les arbres, il se rendit compte qu'elle parlait toute seule. Il l'avait entendue discuter (il n'avait pas très bien entendu ce qu'elle disait) avec quelqu'un d'autre, mais ce quelqu'un d'autre n'était plus là.
Il regarda autour de lui, s'avança vers la renarde et caressa sa tête de son museau.
- Heu... me revoici. Cassiopée ne nous embêtera plus, je lui ai fait fermer son caquet.
Hmm, super la technique de drague.

Cassiopée avait décide de suivre une nouvelle fois le loup brun, histoire de savoir si les choses allaient se concrétiser avec Kléa. Elle ne fut nullement surprise qu'il se dirige vers les terres Arréziennes : c'est là qu'elle lui avait conseillé d'aller.
J'aurais du me taire...
Il rejoignit la renarde.
- Heu... me revoici. Cassiopée ne nous embêtera plus, je lui ai fait fermer son caquet.
Comment ça, "fermer son caquet" ? Il ne manque pas de culot ! Il ne m'a rien fait fermer du tout ! Il a de la chance que je doive rester cachée...

Apparemment, Cassiopée n'était pas contente, pas contente du tout.
Lorsque j'avais entendu Cœur de Cendre approché, j'avais tout de suite été sûre que Cassiopée le suivrait. Il alla saluer Kléa avec tendresse, tandis que la panthère noire s'installait dans un coin, cachée, en grommelant.
Je me précipitai sur elle, la tirai en arrière, derrière un buisson et posai mes pattes sur ses épaules.
- Oh, Cassiopée, lançai-je d'un ton narquois, qu'est-ce qu'une Divine panthère vient faire ici, sur le territoire de la misérable petite Luna ?
Je m'esclaffai sèchement, puis reculai d'un pas en libérant la panthère noire.
Hmm, les choses peuvent tourner à mon avantage.
- Alors comme ça tu pensais que je l'aurais déchiqueté, ta petite ennemie ? Franchement, la plus apte à arracher la tête de quelqu'un par un simple caprice, c'est plutôt toi... enfin bon, passons. Tu veux que je t'aide ? Je pourrais facilement tendre un piège aux deux tourtereaux pour qu'ils se rendent compte à quel point il est dangereux de détourner leur attention du clan et des ennemis...
Si j'avais de la chance et si Cassiopée haïssait vraiment la renarde, je parviendrais à avoir pour moi deux ou trois ennemis en moins.
- Je pourrai dire à Cœur de Cendre que Kléa l'attend au bord du Ruisseau, pour une petite balade romantique... et une fois au Ruisseau, je lui dirais qu'il n'aurait pas dû croire à cette histoire d'amour... je pourrai le pousser dans l'eau. Certes, il récolterait deux ou trois blessures, mais il en ressortirait vivant. Ou alors, je pourrais faire ça avec Kléa. Par contre, je ne te promets pas sa survie, cette fois...
Et c'était sûrement ce qui intéressait la panthère : éloigner Kléa. Je m'en doutais bien, évidemment. Un courant électrique parcourut mon corps, et mes yeux pétillèrent.

La réplique de Luna fit pouffer Kléa.
Effectivement, Cassiopée avait une voix...forte !
La renarde se sentit un peu honteuse d'être si loin de la panthère alors qu'elle ne semblait pas lui vouloir du mal.
Elle voulu s'approcher mais quand Luna mentionna le fait qu'elle devrait plutôt être en train de lui arracher la tête, Kléa calma ses ardeurs.
Elle avait tendance à "oublier" que les Arréziens et les Athéniens se détestaient...
Néanmoins, Luna semblait réfléchir.
Curieusement, l'avis de la panthère comptait beaucoup pour Kléa.
Pourtant, elles ne faisaient pas parties du même clan, ni de la même espèce...

Finalement, quand Luna fit entendre son avis, la renarde se détendit.
Elle n'avait pas remarquée combien elle était tendue pendant qu'elle attendait sa réponse.

-Mmm...Tu crois ? Je n'ai pas vraiment envie de mettre Cassiopée en colère...Mais tout ce que tu dis est tellement vrai ! s'extasia la renarde. Tu es vraiment de bons conseils Luna, merci.

Kléa se sentait de plus en plus en confiance avec la panthère.
Était-ce une bonne chose ? Elle l'ignorait et ne voulait pas le savoir.

-Tayris, hein ? demanda-t-elle en haussant un sourcil, un demi-sourire sur les lèvres. Je le trouve remarquable.

Jamais Kléa n'avait parlé "mâle" avec quelqu'un. Cela la rendait nerveuse et en même temps tellement heureuse.
De bonheur, elle fit quelques pas vers Luna, au risque de se faire arracher la tête...

-Toi et lui... Il y a quelque chose ? Demanda-t-elle en laissant s'épanouir un vrai sourire.

Pour la première fois depuis longtemps, Kléa avait l'impression d'avoir trouvé quelqu'un a qui parler, une personne en qui elle pouvait avoir confiance... Même si elle était Arrézienne.
La renarde décida que si Luna avait voulu lui faire du mal, ce serai fait depuis longtemps.
C'est pourquoi elle s'allongea à même la terre, les yeux brillants.
Elle attendait la réponse de Luna avec impatience mais la voix qu'elle entendit n'était pas celle de la panthère.

Kléa fit un bond.
C'était Cœur de Cendre. Comment savait-il qu'elle était là ?

-Tu, heu.. Salut..., répondit-elle paniquée.
Qu'avait-il entendu de leur conversation ?
Affolée, la renarde se retourna pour voir comment allait réagir Luna mais...elle n'était plus là.

Kléa paraissait tendue de voir Cœur de Cendre. Cette réaction l'alarma.
Oh non...
- Y aurait-il un problème, Kléa ? interrogea-t-il. Avec qui tu discutais ?
Luna, sans doute. Cassiopée aurait mieux faire de se taire. Il est clair que la panthère ne voulait pas de mal à Kléa !
Cœur de Cendre s'approcha de Kléa et baissa les yeux, gêné. Dans sa tête, les mots qu'auraient prononcés Poil de Sable résonnaient :
Tu vas te "manger un râteau"... Un bon râteau...
- Bon, heu... tu veux que je m'en aille ? lança-t-il, presque dégoûté.

Kléa était inquiète, et en même temps soulagée.
Luna n'était plus là mais Cœur de Cendre ne semblait pas avoir entendu leur début de conversation.

-Non, non ! Dit-elle rapidement.

La renarde prit sur elle, souffla calmement et rassembla ses esprits.

-Non, dit-elle plus calmement. Je ne m'attendait pas à te voir ici, c'est pourquoi j'ai un peu paniquée. 

Kléa ne pu s'empêcher de regarder là ou se trouvait la panthère quelques minutes plus tôt. Elle avait disparue si vite que la renarde se demanda un instant si elle n'avait pas rêvé sa présence.

-Et si on rentrait ? demanda-t-elle au loup. Après tout, nous n'avons rien à faire ici...

Elle était triste de ne pas avoir pu discuter plus longtemps avec Luna.

Le loup restait sceptique. C'est d'un ton plutôt froid qu'il répondit :
- Oui. Si tu veux.
Et après ? Je vois qu'elle évite le sujet. Ohh, là là, dans quoi me suis-je encore embarqué ? C'est insupportable cette attente ! je ne sais pas si elle dit oui, si elle dit non...
Cœur de Cendre se mit alors en route pour leur territoire respectif.

[Voilà, le RP est déchargé de deux membres !]

Cassiopée réfléchissait à la proposition de Luna. Un sourire cruel s'étira sur son visage.
-Ma pauvre Luna... J'avais bien raison de me méfier de toi. Tu n'hésiterais pas à sacrifier ton "amie", tant que ça ferait un guerrier de moins dans mon clan... 
Et ensuite, tu déboulerais avec ton ami le coyote pour tous nous exterminer !
-Bien que la disparition de Kléa ne m'attristerait pas le moins du monde, je me vois dans l'obligation de décliner ta proposition. Mon clan ne peut se passer d'un de ses membres.
Je suis peut-être furieuse, mais pas stupide !
-Si tu veux mon avis, je trouve que mes guerriers éprouvent trop de sympathie envers toi. Bien sur, qui irait te détester, toi, la gentille panthère bannie injustement de son clan... Tu n'as pas ton pareil pour amadouer les autres.
Elle fronça les sourcils.
-Je suis persuadée que tu essaies d'amadouer Kléa pour obtenir des informations sur notre situation actuelle. Je sais également que tu veux te venger des Athéniens. Inutile de nier ! 

Je haussai les sourcils.
- Ce que tu vois là n'est-il donc pas la preuve que je veux t'aider ? Enfin, Cassiopée. Sur cette lande, tu es détestée de tous ... ta sœur : elle se moquait de toi ! Petit bout de charbon... ! Ton homologue masculin te hait et il pense que tu es jalouse, que tu es amoureuse de lui. Même sa compagne te trouve effrayante. Elle doit penser que tu es folle. Oh, et évidemment Tayris te déteste. Tu n'as vraiment rien à perdre. Mais bon ! Si tu le dis, tu as raison. Je sais amadouer les gens comme personne, mais après tout, c'est grâce à toi. Grâce à toi et à mes parents qui m'avez forcée à rejoindre le clan adverse. Il faut bien que je me débrouille pour me faire apprécier, non ?
J'eus un faux soupir, comme si je me moquais de Cassiopée.
Hmm, de toute façon je sais ce que j'aurais fait : j'aurais fait semblant d'exécuter ce plan et au dernier moment, j'aurais planté une griffe dans le dos de Cassiopée. Elle n'avait qu'à pas m'abandonner.
Alors, j'ajoutai :
- Mais bon. Pour une fois, tu as raison. Enfin, même si dans l'histoire, tu es perdante. Tu es prête à tout pour défendre ce que tu crois être un semblant d'honneur alors que ce n'est qu'une hargne qui sert à essayer de ranimer un tant soit peu le gouffre sans fond qui te sert de cœur. Ma pauvre. En fin de compte, tu es vraiment perdante dans l'histoire.

J'eus un nouveau soupir.
- Oui. Moi je demeure une jeune panthère qui a toute la vie devant elle, mais toi... tu n'es plus qu'une vieille peau insupportable et inutile. Tu es fripée, laide, et tout le monde te hait.

Cassiopée fulminait. Comment osait-elle insulter son pelage ?! Puis, Luna sembla se transformer : sa fourrure neigeuse se raccourcit et devint dorée. Ses yeux bleu azur se verdirent et son visage s'arrondit.
-Alors, petit bout de charbon ? Tu n'as toujours pas compris que personne ne veut de toi ?
-Laisse moi tranquille, gémit la panthère noire, terrorisée.
-Maman a eu tellement honte de toi qu'elle est partie se suicider...
-Mais arrête ! Tu mens...
-...personne ne t'aimera jamais ! Hideuse comme tu es, je m'étonne que tu puisses supporter ton reflet...
-Ça suffit !
Cassiopée roula par terre, ferma les yeux et appuya ses pattes contre ses oreilles. Andromède était revenue. Et elle allait la hanter jusqu'à la fin de ses jours.
Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Andromède avait disparu. Luna était revenue.
Mais qu'ais-je fait pour que tout le monde me torture ainsi ?

Cassiopée eut une sorte de délire.
Eh ben. C'est pas beau tout ça.
À présent, je réalisais à quel point il était facile de faire souffrir Cassiopée. Savait-elle combien j'avais souffert de mon exil dans ce fichu clan ? Eh bien elle allait le savoir !
- Tu vois, à quel point c'est insupportable, d'être discriminée ! aboyai-je. Tu te rends compte à quel point on souffre de se sentir à l'écart ? Espèce de sale bestiole !
Je poussai Cassiopée qui roula un peu plus loin et rugis férocement.
- Ne t'avises plus de me faire du mal, tu as compris espèce de sale vieille peau ? grondai-je. Maintenant quittes mes terres où je te transforme en tartare de panthère !
Je gonflai la poitrine et feulai. Je me sentais ivre de colère, et le sol grésillait. Il tremblait presque sous les décharges que mes pattes lui infligeaient.

Cassiopée était toujours en état de transe. Andromède était réapparue. Et elle la menaçait ! Mais cette fois ci, Cassiopée n'allait pas se laisser faire, ça non.
Elle sauta sur l'autre panthère et la griffa férocement.
-Ça, c'est pour tout ce que tu m'as fait endurer ! Ah ! Ça te plaisait bien d'être la préférée de papa, hein ? Ça te faisait bien rire de me coincer contre un arbre et de me forcer à écouter tes insultes ? Hé bien, moi, ça me fait bien rire de te tailler en pièces ! Tu m'as volé mon innocence de panthère ! Ils me haïssent tous à cause de toi... Tu m'as détruite ! Et maintenant, c'est moi qui vais te détruire ! Et si je te broyais le cœur, comme tu l'as fait avec moi ?

Cassiopée se jeta sur moi et me griffa férocement. Je rugis sous l'effet de la douleur. La panthère me hurla des paroles totalement hors de propos.
- Ça, c'est pour tout ce que tu m'as fait endurer ! Ah ! Ça te plaisait bien d'être la préférée de papa, hein ? Ça te faisait bien rire de me coincer contre un arbre et de me forcer à écouter tes insultes ? Hé bien, moi, ça me fait bien rire de te tailler en pièces ! Tu m'as volé mon innocence de panthère ! Ils me haïssent tous à cause de toi... Tu m'as détruite ! Et maintenant, c'est moi qui vais te détruire ! Et si je te broyais le cœur, comme tu l'as fait avec moi ?
La pluie commença à tomber et l'orage gronda. La queue en panache, le poil gonflé, je fis un bond en arrière et criai :
- Mais tu es cinglée ! Ohé ! C'est pas ta sœur, c'est Luna ! Toutes les insultes que j'ai citées, je ne te les ai pas adressées, je les ai mentionnées, c'est tout !
Salle folle...
Le tonnerre gronda. Pour tous les autres êtres vivants, le tonnerre était synonyme d'éclairs, de brûlure et d'incendies. Mais pour moi, c'était la puissance même : lorsque la pluie mouillait mon poil et que les éclairs frappaient le sol, les éclairs se sentaient comme attirés par moi. Cela dit, je ne pouvais pas infliger de décharge à Cassiopée : je la recevrais également.
Comme prévu, la pluie tomba, mon poil se mouilla, la couleur de mes yeux s'intensifia, et mon cœur se mit à me picoter agréablement.
Un éclair, comme s'il avait lu dans mes pensées, s'approcha d'un arbre frêle et le frappa violemment. L'arbre retomba sur le vaste terrain d'entraînement et j'eus un sourire satisfait.

Cassiopée revint brusquement à la réalité. Andromède s'effaça doucement, toujours ce même rictus cruel sur le visage...
- Mais tu es cinglée ! Ohé ! C'est pas ta sœur, c'est Luna ! Toutes les insultes que j'ai citées, je ne te les ai pas adressées, je les ai mentionnées, c'est tout !
Le tonnerre gronda et l'orage éclata. Luna fit tomber un arbre grâce à son don.

-Tu n'es peut-être pas ma sœur, mais au fond, tu es comme elle ! Le même penchant pour les insultes et les médisances... 
Elle éclata d'un rire sans joie.
-Même avec ton foutu don, tu ne pourras pas m'atteindre. Personne n'est fou au point de se torturer lui même, hein, Luna ?
Sa voix se fit alors mielleuse.
-J'étais ton amie, Luna... j'étais gentille avec toi, compréhensive...

Elle ricana.
-Tu sais très bien que je n'ai rien pu faire pour empêcher ton bannissement. Et voilà comment tu remercies ta chère amie Cassy !

Je finis par m'emporter :
- Mais bon sang ! Me suis-je jamais moquée de toi parce que tu avais le pelage noir ?
Cassiopée avait abordé le sujet de mon exil... elle essayait toujours de me faire porter le chapeau.
- Une vraie amie aurait au moins essayé de me retenir. Elle aurait essayé, dis-je d'un ton répugné, mais toi tu n'as pas levé le petit doigt pour moi. Et même quand tu m'as reconnue, tu as continué à me traiter comme une ennemie. Il est légitime que j'adopte le même comportement, non ?
Un autre éclair s'abattit sur le sol, non pas par ma volonté, mais simplement parce qu'il faisait écho à ma colère.
Par chance, la pluie empêchait de rendre visible les larmes de colère qui coulaient sur mes joues.

Tayris avait entendu quelques bruits alors qu'il chassait. Redoutant une altercation avec des Atheniens, le coyote hata le pas et se retrouva a quelques pas du terrain. Luna etait la. Cassiopee egalement. Quelque chose me dit que je ne devrais pas etre la... 
Presque aussitot l'animal gris devenu flou, puis presque transparant. sans le chercher vraiment, il etait presque invisible. 
J'espere que les femelles n'iront pas chercher plus loin... pria Tayris en silence. Dans ce meme mouvement, il ecouta attentivement les deux ennemies. Elles ressassaient le passe. encore... soupira til pour lui meme. 
Bon, je vais rester la. Si la situation degenere, je m'interposerai. Une sensation de bien etre lui fit comprendre qu'il prennait la bonne decision. Oui, voila, je vais faire ca. Apres tout, Luna et Cassiopee n'ont pas besoin de moi pour regler leurs petits problemes, hein ?

J'entendais de légers bruits de pas derrière moi. Je me retournai, mais ne vis rien. Presque rien.
Deux petites sphères vertes... Tayris.

Cela dit, il n'avait rien fait pour m'aider. Et en ce moment, j'avais plus que jamais besoin qu'on m'aide. Agacée, je dirigeai un éclair qui frappa juste à côté de lui. Puis je me précipitai vers ses yeux et le bousculai, agacée mais soulagée également.
- Combien de temps allais-tu attendre pour apparaître ? soufflai-je. Elle va finir par me tuer ! Je... j'avais prévu un plan pour exterminer deux ou trois Athéniens, mais apparemment, ça ne lui a pas plu. Et elle s'est mise à délirer sur sa soeur... Dieu merci il y a un orage. Aide-moi !

Cassiopée braqua son regard dans la même direction que Luna pour finalement apercevoir deux sphères vertes.
C'est cet abruti de coyote !
Elle fouetta l'air de sa queue, irritée. Les Arréziens avaient l'air d'être unis et soudés, au contraire des Athéniens.
Tout ça, c'est la faute de Cœur de Cendre ! S'il ne s'était pas senti obligé de séduire toutes les femelles du clan...
Néanmoins, Luna semblait avoir peur d'elle. Et le fait qu'elle ne pouvait l'atteindre avec son Don la faisait jubiler.
Pour ça, je peux te remercier, Andromède... Sans toi, je n'aurais jamais développé un Don pareil.
-Ce n'est pas que vous m'ennuyez, mais puisque tout à été dit, je crois que je vais partir. Si je m'absente trop longtemps, je risque de retrouver une portée de petits en revenant, si vous voyez ce que je veux dire...

Aujourd'hui, Cassiopée n'avait cessé de faire des caprices. Et à présent, elle avait décidé de partir, comme une reine, mais ça n'allait pas se passer comme ça. Elle m'avait irritée, et maintenant il était temps pour moi de m'amuser un peu.
Elle va voir ce qu'elle va voir.
- Cassiopée ! dis-je, en improvisant totalement. Tu m'as l'air bien tendue... tu parles de petits ? Hmm, tu m'as l'air bien jalouse de Kléa. Mais elle au moins se fiche totalement des clans... elle est tellement plus paisible que toi. Franchement, quand je vois tous les caprices que tu as fait à Cœur de Cendre... aurais-tu tes chaleurs ? Aurais-tu besoin qu'un mâle te fasse une portée ? Moi ce que j'en dis, c'est que tu vieillis, ma pauvre, et que tu cherches désespérément à prouver que tu es encore, disons, fertile. Mais je plains les pauvres petites panthères qui qui t'auront pour mère, franchement. Et avec un peu de chance... elles auront le même pelage que ta sœur. Mais tu sais, je dis ça pour t'énerver, évidemment. Me suis-je jamais moquée de toi parce que tu avais le pelage noir ? Tu ne te souviens pas de ce que je disais à maman ? "Cassiopée, elle est trop belle, elle est toute noire, elle a de la chance !"
Je fis une grimace. Prononcer ces mots, à présent, m'irritait tant j'avais perdu l'habitude de flatter la Chef Athénienne.
- C'est toujours toi qui a prêté attention aux insultes de ta sœur. Tu sais, ma pauvre, l'honneur, ce n'est pas de répondre aux insultes de l'ennemi, mais justement de ne pas y faire attention.
Franchement, elle n'a pas à se plaindre. Et puis quand on voit le Don qu'elle a, c't'espèce de vieille peau.
Lui montrant que je voulais qu'il me "protège", ou au moins qu'il me soutienne, je me collai un peu plus à Tayris.

Cassiopée sourit cruellement.
-Ma pauvre Luna, tu es bien précoce pour ton âge. Aurais-tu des vues sur ce coyote ? Vu comment tu le colles, ça ne m'étonnerait pas... Tu devrais peut-être demander conseil à Kléa, vu que tu as l'air de l'apprécier. Ah, mais non, c'est vrai : tu m'as proposé de la tuer il y a quelques minutes.

Malgré son air calme, la dernière phrase l'avait fait bouillonner. 
-Ignorer ? Et comment voulais-tu que je fasse ? Elle me forçait à l'écouter ! Elle amenait ses amies avec elle. L'une était chargée de me tenir, tandis que les autres se moquaient de moi. Et ma chère sœur, elle, vomissait un flot d'insultes en tout genre. Alors non, je ne pouvais pas l'ignorer.