Luna et Akalie ~ 

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Je commençais mon tour de garde, tout en comptant les météorites.
Une météorite, deux météorites...
Le temps était orageux, et je décidais de m'assoir devant ma Maisonnette. Je me mis à faire ma toilette. Puis je regardai ma blessure à l'épaule. Elle me faisait toujours mal.
- Les Bipèdes... pff... qu'est-ce qu'ils sont moches, eux.
Jamais je ne les aurais imaginés comme ça. Roses avec des cornes, verts avec des pois, bleus avec des rayures, mais pâles avec des poils et des bouts de tissus sur eux... non. J'eus un petit rire moqueur.
L'orage grondait, à présent, et je ressentis le désagréable de sentiment d'avoir quelque chose à expulser, sans pouvoir cependant le faire. Et non je ne parle pas de crottage, non, mais d'électricité.
Je feulai en frappant violemment le sol de ma patte.  

Luna et Akalie ~ 

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Je posai mon regard sur un fennec qui venait d'arriver. Il - ou plutôt elle semblait amicale. Elle s'était inquiétée de mon état.
- Oh, dis-je avec un sourire, je... heu... tu es Arrézienne ou Athénienne ?
J'étais légèrement méfiante. Même si cela semblait stupide. Le fennec n'allait pas se mettre à sauter de joie : "oui, je suis Athénienne, et tu es blessée, hi-haaaa !"
Agacée par l'orage, je me précipitai sous ma maisonnette. Je faillis proposer au fennec de me rejoindre, mais tant que je n'étais pas sûre qu'elle était une alliée, je ne me pouvais pas me permettre de lui offrir de me rejoindre dans ma cabane. Arès ne me l'aurait jamais pardonné.
Je me sentais de plus en plus frustrée physiquement de ne pouvoir extraire tout ce courant électrique de mon corps.

Luna et Akalie ~ 

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J'eus un sourire satisfait et lançai d'un ton amusé :
- Ne t'en fais pas, Akalie, voyons ! Présente-toi d'abord... tu es guérisseuse, je suppose. En tout cas merci de t'inquiéter, mais j'en ai connu des pires, ne t'en fais pas !
Je mentais, évidemment. J'avais encore terriblement mal à l'épaule, mais je voulais avant tout qu'Akalie m'en dise plus sur elle.
- Tu as quel âge ? J'ai 16 ans, je suis Chef de Clan, ex Athénienne, et... électrique.
Je m'approchai d'Akalie, la tête baissée sous la pluie, et lui tendis une patte que je frottai contre son épaule en guise de salut.
- Entre donc dans ma cabane !
Je désignai du museau l'accueillante Maisonnette et rentrai précipitamment dedans. 

Luna et Akalie ~ 

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J'éclatai de rire.
- Mais, heu, Akalie, je te demande pas de repartir, tu fais partie de mon clan, tu sais... donc au pire, tu sortiras de ma cabane pour t'en choisir une, mais j'ai juste absolument pas envie que tu partes, il me faut des carnivores aussi.
Je ne savais pas vraiment ce que je devais faire. M'allonger et dire "c'est grave docteur ?" ou tout simplement tendre ma plaie à Akalie. J'optai pour un petit mélange des deux.
Je m'allongeai à moitié, laissant traîner mes pattes derrière moi. Je tendis l'épaule (tu sais tendre l'épaule, toi ?!!!) à Akalie en marmonnant :
- Bon, heu... je... je te laisse faire.
En espérant qu'elle sache ce qu'elle fait.

Luna et Akalie ~ 

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Pendant un instant... j'eus encore plus mal. La douleur me déchirait.
Mais qu'est-ce qu'elle a fait ?!
Puis, alors que sa patte restait collée contre mon épaule, je sentais mes nerfs s'apaiser, ma vision redevenir nette, et mon cœur s'apaiser. L'espace d'un instant, j'avais cru qu'Akalie essayait de me raconter des histoires, et qu'elle s'était contentée d'enfoncer sa patte dans mon épaule. Mais désormais, alors que je regardais celle-ci, la plaie semblait redevenir plus sombre, et forma peu à peu une petite croute, qui se fit de plus en plus discrète. On ne la voyait presque plus, sous mon pelage. Celui-ci était redevenu d'un blanc presque immaculé recouvert de mes habituelles tâches argentées.
Épatée, je restai là, pendant quelques minutes, à fixer cette plaie désormais refermée.
- Je... wouaouh... Tu... c'est génial, Akalie !
Les pièces d'un étrange puzzle, biscornu et difficile à résoudre, venaient de s'assembler, et à présent, la seule chose manquante était... des Soldats ! Des Soldats pour battre ces idiots d'Athéniens, des Soldats pour former des attaques groupées contre eux, et enfin, des Soldats pour...
Mais...
Je levai les yeux vers le ciel.


Arès, me mis-je à "prier", tu... Arès, père, tu avais dit que... enfin, toi et ta sœur aviez pourtant instauré une trêve, non ?
Le tonnerre gronda, et la réponse d'Arès s'incrusta soudain dans mon esprit comme une évidence :
Mais enfin, jeune panthère... Le but d'une trêve est de réunir, et d'empêcher la bagarre. Or, en laissant ta blessure contaminer tout ton corps et te tuer serait contraire à notre objectif, qui est de vous voir vivre, tous... si Mère Nature vous a épargnés, ce n'est pas pour que vous vous entretuiez après cela... Laissez faire les dieux, et vivez en paix.
Si cette prière avait dû m'apaiser et me raisonner, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle n'eut pas l'effet escompté. Effectivement, alors qu'Arès me parlait, je sentais l'électricité revenir dans mon corps petit à petit. Les courants électriques s'étaient apparemment rendus compte que, alors qu'Arès me parlait, il me disait en quelque sorte "je te fais confiance, à présent. Fais ce que tu as à faire". Alors, il avait permis à nos Dons de refaire surface. Et désormais, l'électricité parcourait mon corps telle une famille à laquelle on a annoncé une bonne nouvelle, car elle se rendait compte qu'enfin, je pourrais l'évacuer. Dans le but de tuer du gibier, d'émoustiller des mâles pour encourager la reproduction ou que sais-je ?

Or...

Je n'étais pas arrivée jusque là pour rien. Je n'avais pas affronté mon destin, rejoint les Arréziens, regarder ma famille de l'autre côté de la barrière, tué Cassiopée, combattu le Bipède, et enfin enduré ces blessures pour m'entendre dire que je ferai bien de partir et de me créer une nouvelle vie !
Car alors que la Guerre d'Olympe n'avait pas encore débuté, alors que la météorite planait à des années lumières de la planète, alors que les arrières-grands-parents de Sky venaient de naître, les canidés et les félins se livraient déjà une guerre terrible. Cette terre, cette lande, cette région de l'humanité semblait avoir été conçue pour abriter des clans en conflit.
Et je refuse de céder aux désirs de mon dieu. Pardonne-moi, Arès, père.
Le tonnerre gronda à nouveau, et je sentis ma Marque me brûler. Je feulai, me relevai dans ma Maisonnette et passai ma tête au dehors.
Je me sentais étrangement attirée vers un autre endroit. Ailleurs... vers un autre clan. Était-ce celui des Athéniens ? Qu'en savais-je ?
Je posai mes yeux sur Akalie.
- Je... je pense que je devrais y aller. Prends bien soin des Arréziens, et si un coyote s'approche de toi... c'est un allié... dis-lui que Luna a dû partir ailleurs. D'accord ?
Je couru.